Ecce Léko ! La concurrence se met en place
Le nouvel éco-organisme, issu de la mission Néo 2017 lancée par Valorie en 2015, est né. Léko candidatera au prochain agrément de la filière des emballages pour la période 2018-2022.
Présidé par Steve Lawson, directeur financier du groupe Cérélia, Léko est détenu par 7 actionnaires, metteurs en marché, organisations professionnelles et experts du recyclage. 650 entreprises soutiennent aujourd’hui l’éco-organisme, représentant 135 M€, soit 20% du marché de la filière emballage affirme le nouvel éco-organisme dans son communiqué de presse.
Simplification, transparence et partenariat sont les trois maîtres mots avancés par les créateurs de l’organisme pour définir le rôle qu’ils comptent jouer au sein de la filière des emballages. Ils entendent contribuer pleinement au développement d’une filière aux résultats aujourd’hui mitigés, notamment, pour atteindre le taux de 75% de recyclage, déjà fixé par les textes pour 2022.
« Ensemble, avec Léko, nous allons ouvrir une nouvelle page de la REP Emballages en France ! », a déclaré Steve LAWSON.
Reste à savoir comment cette nouvelle concurrence au sein de la filière va pouvoir se concrétiser.
La forme juridique choisie par le nouvel éco-organisme est celle de la société par actions simplifiée (SAS), comme Eco-Mobilier ou Valdélia par exemple. Léko devra exercer ses activités dans le cadre d’une mission d’intérêt général et en poursuivant un but non lucratif, tout comme les autres éco-organismes. Elle sera donc soumise aux mêmes contraintes que son(ses) concurrent(s), la société Eco-Emballages/Adelphe en situation monopolistique – de fait – dans la filière des emballages ménagers depuis près de 25 ans.
En réponse à cette concurrence, en tant qu’organisme historique, Eco-Emballages a annoncé la fusion-absorption prochaine avec Ecofolio, l’organisme en charge des déchets de papiers graphiques. On ignore encore si ce rapprochement aura un effet sur la fusion potentielle des deux filières REP (celles des emballages ménagers, d’une part, et celle des papiers graphiques, d’autre part) en une seule. Cette question illustre déjà le problème du fonctionnement de la concurrence au sein de ces filières. En outre, si Léko, aujourd’hui, estime à 20% sa part de marché sur la filière emballages ménagers avec ses 650 futurs adhérents, qu’en sera-t-il après la fusion des deux éco-organismes ? Nous attendons avec impatience les projets de barèmes simplifiés annoncés par le jeune éco-organisme ainsi que par l’opérateur historique. Sachant que les principes de base sont strictement encadrés par le cahier des charges de la filière et donc les mêmes pour tous les éco-organismes, Léko sait qu’il dispose d’une marge de manœuvre très étroite pour des propositions concurrentielles.
© Christèle Chancrin, dirigeante E3 Conseil. Expert éco-contributions et Réduction déchets