Sous les mégots nos trottoirs
Souvenez-vous c’était il y a un an !
Notre Collectif Mégots organisait une opération de sensibilisation pendant la Semaine européenne du développement durable (SEDD), « Tous les goûts sont dans la nature, les mégots aussi ».
L’action s’était déroulée dans la zone piétonne de la rue Caumartin et avait touché quelques milliers de personnes dans ce quartier si passager.
Ceux qui ont accepté de répondre à notre questionnaire et d’échanger avec notre équipe – et ils étaient nombreux ! – ont livré un témoignage éclairant à l’égard des pratiques et du ressenti des parisiens (mais pas que, les touristes se sont également prononcés !) fumeurs et non fumeurs confondus. Il ressort de notre enquête que les mégots qui jonchent par milliers nos trottoirs (rien que 350 tonnes chaque année dans les rues de Paris…), représentent bien pour une grande majorité, non fumeurs comme fumeurs, une nuisance. Mais les habitudes sont tenaces et les bons réflexes pas toujours au rendez-vous. En dépit des poubelles à éteignoirs installées dans les rues depuis la fin de l’année 2013 par la Ville de Paris (il y aurait aujourd’hui 30 000 poubelles « Bagatelle », ces poubelles signées jean Michel Wilmotte qui ont coûté la bagatelle de plus de 3 millions d’euros), les mégots s’amoncellent toujours sur la chaussée, à l’heure de notre action comme à celle d’aujourd’hui.
Mais, voilà, 61% des gens que nous avons interrogés ignoraient que ces poubelles permettent d’éteindre les cigarettes et de jeter les mégots (le sac en plastique n’est guère engageant et fait craindre à beaucoup les risques d’incendie). Si les fumeurs reconnaissent souvent qu’ils ne prennent pas le temps de repérer les cendriers de rue (8% seulement d’entre eux affirment utiliser systématiquement les poubelles) et jettent leurs mégots sur la chaussée, leur mauvaise volonté n’est pas seule imputable. Notre enquête à ce titre est révélatrice : Pour 55% de personnes qui jugent le dispositif pertinent, 45% le jugent insuffisant. Ils dénoncent principalement l’absence de communication et de visibilité de celui-ci.
Force est de constater que la campagne de communication de La Ville de Paris courant 2015 n’a pas fait mouche et que l’amende, depuis le 1er octobre 2015, de 68€ pour sanctionner le jet de mégot sur la voie publique, ne semble pas avoir beaucoup d’effet. En janvier 2016, 710 procès verbaux auraient été dressés depuis l’application de l’amende et près de 50 000 € ainsi récoltés. (source : Métronews)
Un effort de signalisation sur les poubelles « Bagatelle » apporterait sans doute une amélioration non négligeable pour inciter les fumeurs citadins à des pratiques plus responsables.
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